La perspective aérienne
Dans mes articles précédents je vous avez beaucoup parlé de la perspective linéaire. Aujourd’hui parlons un peu de la perspective aérienne.
L’artiste peintre a besoin de connaître les règles de la perspective aérienne pour pouvoir représenter correctement la profondeur de l’espace de son tableau.
Quand on compare visuellement les objets qui sont placés à côté de nous et à distance, on voit qu’au fur et à mesure que l’objet s’éloigne vers la ligne d’horizon, ses ombres et sa lumière perdent leur contraste. Les contours deviennent moins clairs et précis. Les volumes s’aplatissent. Les couleurs deviennent plus claires.
Dans la peinture de l’époque du Classicisme il était d’usage de repartir le paysage en plans ayant des teintes différentes. Selon cette règle, le premier plan devait avoir principalement les couleurs brunes, le deuxième plan – les couleurs vertes et le dernier plan les couleurs bleus.
Cette règle a du sens, car dans la perspective aérienne la couleur de l’air compte aussi.
Et oui, l’air a de la couleur aussi. C’est la couleur bleu claire. Donc, plus l’objet s’éloigne vers la ligne d’horizon, plus la couche d’air entre nous et l’objet est épaisse. Et comme l’air a la couleur bleu claire, on voit les couleurs de l’objet plus froides et plus claires. C’est le bleu d’air qui influence les couleurs de l’objet. En plus l’air n’est pas complètement transparent. On peut voir parfois les mouvements de l’air les jours de canicule.
Valeurs de gris dans la perspective.
Néanmoins, la représentation de la perspective aérienne est basée sur la différence des valeurs de gris, la différence entre les ombres et la lumière plus contrastées au premier plan et moins contrastées et plus flous au second plan. Sur un tableau on peut représenter beaucoup de plans et chaque plan plus éloigné vers la ligne d’horizon sera plus clair et plus froid, au niveau des couleurs.
Par exemple si vous dessinez une allée d’arbres, chaque arbre qui s’éloigne vers la ligne d’horizon sera plus clair, moins contrasté, moins volumétrique et plus froid que l’arbre précédent, plus proche de nous.
Quand vous travaillez d’après nature, pour voir la différence de clair-obscur, essayez de regarder des objets ou, ce qui est mieux, le paysage en entier, en plissant les yeux. Comme cela vous verrez clairement la différence entre la lumière et l’ombre et pourrez facilement comparer l’intensité des plans.
En plein air il faut aussi prendre en considération des couleurs réfléchies sur les objets. Par exemple, quand il fait beau, on voit la couleur bleu du ciel dans les ombres portées des objets, le soleil jette sa lumière chaude sur les arbres verts, cette lumière colore les feuilles qui sont à la base vertes en couleurs jaunes, ocres et rouges.
Maintenant je vous propose de faire quelques exercices. Dessinez ou peignez une allée d’arbres et le champ avec la route.
Comme par exemple dans cette peinture d’ Ivan Chichkine où on peut voir les couleurs et les teintes plus intenses au premier plan et beaucoup plus claires vers la ligne d’horizon.
Faites attention ! Le ciel, lui aussi, perd de son intensité et change sa couleur vers la ligne d’horizon. Cette peinture peut également nous servir d’exemple d’utilisation de trois plans de couleurs dans la perspective aérienne. Sauf que le peintre a fait le premier plan vert, deuxième – brun et dernier plan – bleu, alors que dans la peinture classique le premier plan est brun, deuxième est vert et le dernier plan est bleu.
Ou par exemple comme dans cette peinture de Claude Monet.
Ici on peut voir clairement la différence entre les arbres du premier plan et les arbres de deuxième et arrière-plan.
Les arbres qui sont très foncés et contrastés au premier plan perdent leur volume et leur contraste au fur et à mesure qu’ils s’éloignent vers la ligne d’horizon.
Merci d’avoir lu cet article !
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A bientôt ! 🙂